vendredi 1 septembre 2023

Communication de la coordination CGT Saint-Gobain


La Contribution des salariés permanents et temporaires à des résultats exceptionnels a été saluée par la direction générale. Celle-ci anticipe un recul de l’activité sur l’année 2023-2024. La direction s’est fixée l’objectif de maintenir ces niveaux exceptionnels malgré ce contexte. Elle a annoncé que l’attente de cet objectif impliquerait des baisses d’effectifs de l’ordre de 1000 à 1200 salariés et personnel précaires ainsi que les contrats-pro, soit environ l’équivalent au total de 4-5% des emplois CDI-CDD à fin mars 2023

La contribution du travail a été multiple :

-          Reprise très forte des volumes en 2021 sans augmentation des effectifs : durée, productivité, flexibilité et conditions de travail

-          Inflation en 2022 sans maintien du pouvoir d’achat par des AI et une participation-intéressement globalement en retrait (ne traduisant pas les excellents résultats dégagés en 2021-2022).

è Ainsi, l’effectif CDI n’a progressé que de 2% entre décembre 2018 et avril 2023 et que plus de 80% de cette augmentation concerne le personnel d’encadrement. Sur la période 2018-2022, le résultat d’exploitation de la distribution a été multiplié près de 2,5 fois (de 4 à 8% des ventes) ! Des ressources flexibles (CDD, intérimaires, heures supplémentaires…) sont venues très marginalement compléter l’emploi stable. La productivité a donc explosé et les rémunérations n’ont pas suivi, loin de là.

Ce report de risques est non seulement inacceptable mais constitue une erreur :

-          La dégradation des conditions de travail et l’absence de reconnaissance alimentent un turn-over élevé. Les démissions persistent à un niveau soutenu :

o   La flexibilité est importante : environ 10% des emplois recouvrent des CDD, intérimaires, heures supplémentaires

o   La croissance des démissions est forte depuis le début des années 2020 représentant près de 50% des départs. Le turn-over atteint 15% de l’effectif et ce pour de multiples raisons (rémunérations, flexibilité, sens et qualité du travail bien fait, perspectives professionnelles)

o   Les plans de carrière sont peu travaillés, fermant toute perspective sérieuse de développement professionnel

o   Les salaires sont sensiblement inférieurs à ceux des métiers industriels. Les augmentations salariales sont pratiquées de manière individuelle et donc non lisibles ni négociables, ce qui renforce le risque d’arbitraire

o    La participation et l’intéressement ont sensiblement reculé y compris dans une enseigne comme la Plateforme qui a réalisé d’importants résultats en 2022. La variabilisation des compléments de rémunérations n’est pas en l’état une solution !

 

Ø  L’attractivité de nos métiers dans la distribution est faible en raison des salaires pratiqués et des conditions de travail. La capacité à retenir est limitée par un manque d’ambition et une culture managériale coincée sur le court terme et qui ne reconnait la réelle contribution du travail

Ø  Les pénuries de ressources sont d’autant plus importantes qu’aucune anticipation n’est réellement pratiquée et que la complexité du travail s’amplifie avec le développement du service de conseil, de la multiplication croissante des tâches tandis que les régimes horaires sont fixés pour élargir ou adapter le temps d’ouverture des magasins

Ø  La mise à contribution des emplois précaires est particulièrement injuste. Elle a vocation à diviser et séparer la communauté de travail alors qu’elle en est un rouage essentiel, trop important à notre goût et à entretenir le modèle du salarié « kleenex ». Ces emplois précaires qui constituent une aide essentielle pour nos ressources permanentes insuffisantes mériteraient un meilleur sort : la titularisation en CDI

Ø  La pression sur les ressources support serait amplifiée alors qu’elles contribuent par leur rôle au fonctionnement optimal des organisations de vente.

Nous revendiquons :

-         Une réelle reconnaissance de la contribution du travail à travers une revalorisation salariale

-         Une mise à profit de la période de ralentissement pour former et préparer les salariés à une reprise qui est attendue au plus tard en 2025. Les erreurs commises au moment du Covid ou des crises antérieures ne doivent pas se reproduire : les effectifs ont manqué pour faire face à la reprise

-         Une négociation collective pour reconnaître dans les qualifications la transformation importante du travail qui a été engagée et accélérée ces dernières années avec notamment :

o   La dimension de « service » a élargi le rôle des vendeurs à la fonction de « conseil »

o   Le contenu et la nature de la productivité se sont complexifiées avec la multiplication des tâches, le fractionnement des lots, l’élargissement avec la REP au recyclage (travail avec et pour les sous-traitants qui recyclent les matériaux sur les sites de la DB)…

 

 La coordination CGT Saint-Gobain

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