INTERVIEW - Pour Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint-Gobain et membre du Cercle de l'industrie, le redressement de la compétitivité de la France impose une baisse du coût du travail.
LE FIGARO. - Plans sociaux, baisse des marges, carnets de commandes qui se vident… Les entreprises sont-elles confrontées à une crise aussi violente que fin 2008?
Pierre-André DE CHALENDAR. - Nous ne sommes pas dans une conjoncture aussi mauvaise que lors de la chute de Lehman Brothers. La situation est grave en Espagne et en Italie ; ailleurs en Europe, l'économie réelle a ralenti seulement depuis quelques semaines. Mais nous risquons une contagion rapide car la crise de la zone euro est entrée dans une phase aiguë. Les écarts de taux d'intérêt d'un État à l'autre ne sont pas tenables. Une réponse politique est indispensable, un saut quantique pour l'Europe, qui doit renforcer ses mécanismes de coopération sur les plans budgétaire et financier. Cela doit aller de pair avec une confiance accrue dans les institutions communautaires. Tout cela nécessite un accord franco-allemand, sur lequel je veux être confiant. Pour faire ce saut, l'Allemagne nous tend la main, il faut la prendre.
Elles ne vont pas dans le bon sens. Mais il est encore trop tôt pour juger l'action du gouvernement, nous n'avons que quelques mesures, pas une vision d'ensemble.
Les salaires sont donc trop élevés?
Ce n'est pas un problème de salaires mais de cotisations sur les salaires. Beaucoup des charges ne relèvent pas du travail et méritent d'être transférées hors de l'entreprise. Est-ce aux entreprises de financer, par exemple, la politique familiale?
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