Le bilan social présenté aux membres du CSE a permis aux membres de la CGT-DSC de livrer une analyse sans concessions de la politique de formation chez DSC.
Tout d'abord force est de constater que
les formations présentielles connaissent un recul au détriment des formations
dématérialisées.
Dans le monde de la formation
professionnelle, l’expression « e-learning » sert très souvent à désigner tout
et n’importe quoi, mais allume toujours dans les yeux de ceux qui se
l’échangent un scintillement témoignant d’une excitation, voire d’une
fascination surprenantes.
L’e-learning est devenu la solution à tous les problèmes et, par-dessus tout, une dimension incontournable pour toute entreprise digne de ce nom : tout le monde veut sa plateforme d'apprentissage en ligne, ses modules scormés, son dispositif adaptatif et pédagogico-ludique. L’e-learning est désormais devenu (au yeux de certains) à la formation professionnelle ce que PowerPoint est devenu à tout rassemblement de collaborateurs, que ce soit pour parler des résultats de la boîte, des projets à venir ou du cadeau d’anniversaire du consultant de l’année : obligatoire.
Des formations de plus en plus courtes.
Concernant le temps passé en formation :
l'an dernier une formation durait chez DSC en moyenne 15 heures 30mn. Cette
année elles auront duré en moyenne 6 heures 20mn soit une baisse de 150 %. La
durée moyenne d'une e-formation suivie par un salarié seul devant son écran est
de 20mn. Cette volonté de créer des mini formations accessibles à un plus grand
nombre fait craindre qu'au final que des messages-clés passent à la trappe.
Des classes virtuelles sans moyens.
La plupart des agences de nos enseignes ne
disposent généralement pas de lieux adaptés aux e-formation. Rares sont les
sites disposant de bureaux libres et isolés indispensables au bon déroulement
des e-formations. Il est aussi essentiel d'évoquer la faiblesse des moyens mis
à disposition des salariés avec un manque flagrant de moyens matériels
logistiques nécessaires (ordinateur, systèmes audio, web cam...)
Un facteur d'isolement : 40% des
e-formations chez DSC ont impliqué des salariés seuls devant leurs écrans.
Concrètement il est de plus en plus
demandé aux salariés de se former seul devant leurs écrans dans leurs « temps morts », par exemple entre
deux réunions ou à la fin de la journée, durant la pause méridienne ou encore
lorsqu’ils n’ont pas assez de temps pour commencer une nouvelle tâche.
Malgré notre monde toujours plus connecté
l’isolement est un état subit et non souhaité. Des études montrent que les
personnes isolées présentent bien plus de risques de développer des maladies
cardiovasculaires ou de subir une détérioration de leurs fonctions cognitives.
Etre isolé peut mener à une forme de stress chronique pouvant causer d'énormes
ravages au niveau du système nerveux et immunitaire. L'isolement diminue
significativement l'espérance de vie.
Les membres de la CGT-DSC militent pour le
maintien et le développement des formations présentielles.
Contrairement à la formation à distance
les formations présentielles sont des cours qui se font dans la totalité par
une rencontre entre les apprenants et les formateurs. Ainsi, la formation
présentielle représente un mode d’enseignement classique, où le cours se fait
en respectant un mode magistral et pour une durée prédéterminée. Par
définition, présentiel désigne la période où les formateurs et les personnes
formées sont réunis dans un même endroit.
Créer un lien humain.
Les cours en présentiel sont un moyen pour
les personnes formées de rencontrer d’autres personnes. Cette situation
favorise l’entraide et les échanges sur les perspectives. Le présentiel permet au formateur de créer
un véritable lien entre les participants et le formateur : on sait que
l’apprentissage passe par les émotions, qu’on se souviendra facilement de ce
qui a été abordé avec humour ou d’une manière un peu originale. Par ailleurs,
la confiance et la motivation naissent de la présence, chacun tirant profit des
rencontres qui auront été faites.
S’il est évidemment possible d’organiser
des visio-conférences, la présence physique est irremplaçable pour créer des
liens humains, d’autant qu’elle laisse la place à l’improvisation : on
rencontre son formateur et ses pairs également à la pause-café, au cours d’un
trajet ou d’un repas partagé. A distance, ces temps d’échanges informels sont
tout simplement réduits à néant.
Faire naître une émulation.
La formation en présentiel est le lieu par
excellence de l’émulation, de l’entraide et du travail collectif. Les questions
et les remarques des uns peuvent profiter aux autres et, si l’on peut envisager
de faire collaborer des apprenants à distance, il n’est jamais plus facile de
travailler ensemble que lorsque l’on se trouve dans la même pièce. La dynamique
de groupe est particulièrement propice à la construction d’un savoir par la collaboration
ou, pourquoi pas, la compétition.
Capter l’attention.
En présentiel, le formateur peut stimuler
en temps réel les apprenants qu’il a en face de lui, capter leur attention et
entretenir leur curiosité. Il a de multiples moyens de faire en sorte que les
formés le suivent : varier les activités, faire une digression, proposer une
pause, montrer une courte vidéo, proposer un mini-jeu, etc. À distance,
l’apprenant est seul face à son écran et, même si les concepteurs de
l’e-learning ont pensé à mettre en œuvre les moyens de capter son attention,
cela n’est jamais aussi efficace que l’intervention d’un esprit humain capable
de s’adapter parfaitement à son auditoire.
Mettre en situation.
Le présentiel se révèle incontournable
lorsqu’il s’agit de faire évoluer un savoir-être, par exemple la conduite à
adopter lorsqu’on rencontre un client pour la première fois : rien de mieux
qu’une mise en situation. En présentiel, il est possible de mettre en place de
réels jeux de rôles pour que les apprenants puissent s’entraîner, mais
également se mettre à la place de leurs interlocuteurs. D’autre part, pour
évaluer de telles compétences liées au savoir-être, le présentiel est une
modalité incontournable.
S’adapter en temps réel.
Premièrement, lorsqu’il est en contact
direct avec ses apprenants, en chair et en os, le formateur peut prendre en
temps réel la température. On sait tout de suite, quand on est face à un groupe
de 10 ou 20 personnes, qui a décroché ou qui ne comprend pas, rien qu’en
observant l’attitude des personnes présentes. Celles-ci ont par ailleurs la
possibilité de poser directement leurs questions ou d’interrompre le formateur
s’ils ont besoin d’éclaircissements afin qu’il répète ou formule son
explication d’une autre manière
Personnaliser la formation.
La formation en présentiel permet à
l’apprenant de bénéficier d’un accompagnement sur mesure : le formateur peut
passer du temps avec un formé ou un groupe de formés qui ne comprend pas une
notion abordée pendant que les autres font une activité adaptée à leur niveau
de leur côté. Comme nous n’apprenons pas tous à la même vitesse, ni selon le
même mode d’apprentissage, le principe de la pédagogie différenciée permet
ainsi à chacun de trouver son compte dans la formation et d’aller à son rythme,
tout en étant intégré au sein d’une formation collective.
Devant les apprenants, le formateur est en
permanence en train de recomposer le discours qu’il tient et les activités
qu’il donne à réaliser, en piochant au fil des réactions et de l’avancée de la
session dans toute l’étendue de ses connaissances – censées être bien plus
large que le champ précis sur lequel il intervient. Voilà, entre autres, à quoi
les formateurs ont été eux-mêmes formés.
La CGT-DSC invite la direction de DSC à
maintenir et promouvoir les formations en présentiel afin de bénéficier d’une
organisation et d’un encadrement prédéfinis. Si l’e-learning peut être un outil
très utile pour compléter la formation en présentiel, il n’a pas vocation, loin
s’en faut, à la remplacer
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