Mauvaise nouvelle tombée ce mercredi matin pour les salariés de Saint-Gobain PAM, à Pont-à-Mousson. Le géant des canalisations annonce au moins deux semaines de chômage technique, au retour des congés d'été, du 21 août au 4 septembre prochain.
Les salaires diminueraient de 28% selon les syndicats
La décision a été annoncée ce mercredi matin à l'occasion d'un CSE organisé dans les locaux de Saint-Gobain PAM à Pont-à-Mousson. Il y aura du chômage technique au sortir des congés d'été, en raison d'une diminution des commandes, dans un contexte délicat pour le secteur. Selon la CGT, au moins 1 500 salariés seraient concernés par au moins une journée de chômage technique, c'est environ trois quarts des effectifs sur place.
Comme le prévoit la loi, le chômage technique sera pris en charge par l'Etat. Pour l'instant, les discussions aboutissent à des salaires maintenus à 72% "mais on va essayer d'avoir 100%" confie Julien Hézard délégué central CGT à Saint-Gobain PAM.
Mais cette baisse de quasiment un tiers de salaire ne rassure pas les salariés. "Ça fait ch***", lâche David, employé dans les hauts-fourneaux, qui apprend la nouvelle à la sortie de sa nuit de travail. "Moi je perds mon loyer", estime Clément, canaliste. "On paye tout comme tout le monde, les impôts ne nous loupent pas", ajoute-t-il. Il y a aussi les intérimaires pour qui le brouillard s'épaissit. "Je perds un contrat, j'espère qu'ils me reprendront après", explique Quentin, l'un d'entre-eux.
Inquiétudes sur l'avenir
De manière générale, c'est aussi le contexte délicat auquel fait face l'entreprise qui préoccupe les salariés. Certes, cet épisode de chômage technique a déjà été connu en 2016, déjà pour un carnet de commandes réduit, ou même l'été dernier, à cause d'un incident technique. Mais la tendance est plutôt à l'incertitude. "La fonderie à plat et les débouchés de proximité vont moins bien. Le marché français est un peu atone et fortement concurrencé par des entreprises étrangères qui ne respectent pas les lois de réciprocité", confie Henri Lemoine, maire de Pont-à-Mousson, lui aussi inquiet.
"J'ai joué au foot stade des fonderies, ma maison a des grilles de l'usine. Donc on connait tous Saint-Gobain et ça fait vivre tout le bassin. Ça serait une ville morte s'il n'y avait plus l'usine", poursuit Clément, le canaliste. Les discussions doivent encore se poursuivre dans les semaines à venir pour entrer dans le détail de ce plan de chômage technique. Mais la CGT craint un possible nouvel épisode de chômage technique sur 3 semaines aux environs de la Toussaint.
Des perspectives
Contactée, l'entreprise répond qu'au sortir d'une année 2022 en hausse, le contexte s'est brutalement refroidi. "Quand on regarde notre filière, les canalisateurs, on voit que les carnets de commandes ont baissé de 25%, et pour la sidérurgie, on est dans le même ordre de grandeur. On a déjà pris un nombre de mesures en interne pour adapter l'usine, mais on doit aller plus loin avec de l'activité partielle", confie Jérome Lionet, le directeur général de Saint-Gobain PAM.
Néanmoins, selon ce dernier, de bonnes perspectives sont à venir et cette situation ne devrait être que temporaire. "Il n'y a pas un jour où on ne parle pas de l'eau, de problématique d'approvisionnement. L'eau est redevenue au cœur des sujets donc le besoin en eau et en canalisations est là et va continuer à se renforcer", ajoute Jérôme Lionet
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