« 2022 sera la meilleure année du groupe », assure Benoit Bazin, le directeur général du poids lourd national et mondial des matériaux de construction. Saint-Gobain, qui a enregistré des résultats sans précédent au premier semestre, est porté par une dynamique sectorielle qui ne se dément pas, et par sa profonde transformation.
Depuis la fin 2018, le périmètre de Saint-Gobain fait l'objet d'un remodelage particulièrement volontariste. Ces entrées et sorties d'actifs, signées ou finalisées, représentent au total 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires. (Shutterstock)
Alors que d'aucuns redoutent une dégradation de la conjoncture voire une récession, la confiance demeure chez Saint-Gobain. Le poids lourd national et mondial des matériaux de construction est même parti pour réaliser un nouvel exercice record. « 2022 sera la meilleure année du groupe », assure en effet son directeur général Benoît Bazin, au vu de résultats « excellents » pour le premier semestre sans précédent et de perspectives qui restent porteuses.
Le groupe de matériaux, qui avait indiqué, début juin, s'attendre à un résultat d'exploitation « record », a annoncé ce mercredi - après Bourse -, avoir enregistré un profit opérationnel avoisinant 2,8 milliards d'euros au 30 juin, en hausse de 17,5 % sur un an, pour un chiffre d'affaires de 25,4 milliards, en augmentation de 15,1 % - avec une croissance organique de 15 % -. En conséquence, la marge opérationnelle de Saint-Gobain s'améliore de 0,3 point, à 11 %. Par ailleurs, souligne Benoit Bazin, le résultat net courant a bondi de 20,5 %, à 1,8 milliard.
Croissance à deux chiffres
Saint-Gobain a bénéficié d'une croissance à deux chiffres dans chacune de ses zones géographiques, son taux frôlant même 30 % en Asie. La période a été porteuse aussi pour la branche solutions de haute performance. Au-delà d'une demande soutenue et d'une inflation qui a pu être répercutée, Benoit Bazin voit également dans ces performances une énième confirmation du bien-fondé d'une réorganisation, engagée avant la crise sanitaire, qui a redonné de la capacité d'initiative aux équipes dans les pays.Cette décentralisation s'est aussi accompagnée d'un remodelage volontariste du périmètre du groupe toujours en cours. Ces entrées et sorties d'actifs, signées ou finalisées, représentent 2,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur le premier semestre, le cumul s'élevant à 10 milliards depuis fin 2018.
Depuis le début d'année, Saint-Gobain a complété son dispositif, en Amérique du Nord, entre autres, en acquérant le canadien Kaycan (produits pour façade), mais aussi au Portugal (production de plaques de plâtre et de structures légères en acier), sachant que sa reprise de l'américain GCP devrait être effective avant la fin de l'année. Et le groupe a signé dans la nuit de mardi à mercredi une petite acquisition en Uruguay, la société Urumix, spécialisée dans les mortiers. L'Uruguay est désormais le 76e pays dans lequel Saint-Gobain est implanté.
Enjeu planétaire
En parallèle, le groupe a réduit la voilure en Estonie (transformation de verre), au Royaume-Uni (distribution spécialisée en carrelage, plomberie, sanitaire et chauffage, revêtements de sol), en Pologne (distribution spécialisée en carrelage, plomberie, sanitaire et chauffage), et en Autriche et Allemagne (transformation de verre).
Ce remodelage du périmètre de Saint-Gobain vise à augmenter son offre à valeur ajoutée et à renforcer ses positions sur des marchés stratégiques, à l'heure où la rénovation énergétique du bâtiment est devenue un enjeu planétaire. De quoi rendre « confiant » son directeur général. En outre, souligne Benoit Bazin, le secteur de la construction est « très loin de son pic de 2006 ».
Les Echos
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