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mardi 30 avril 2024
vendredi 26 avril 2024
Les plateformes logistiques DSC impactées par les grèves d'ID Logistics
ID Logistics. Un mois après la grève « le syndicat se renforce pour mieux préparer la suite »
Après une grève nationale inédite début mars, les bilans de la mobilisation motivent certains salariés à se syndiquer pour mieux préparer les futures mobilisations. Entretien avec Pierre-Maurice Calbo, délégué syndical de la CGT ID Logistics Région Ouest et ouvrier sur le site de Plaisance-du-Touch près de Toulouse.
Révolution Permanente : Jeudi 7 mars il y a eu une journée nationale de grève inédite à ID Logistics. Est-ce que tu peux revenir sur son déroulement, notamment dans ton entrepôt ?
Pierre-Maurice Calbo : La première chose à dire, c’est que la mobilisation a été très forte partout en France, en particulier dans le nord, en région parisienne, en Rhône-Alpes et dans la région marseillaise. Au total, c’est une quarantaine de sites qui ont été en grève, souvent majoritairement, ce qui est assez inédit au niveau d’ID Logistics et qui montre une forte colère chez les ouvriers sur la question des salaires, puisque cette mobilisation a eu lieu lors des NAO (négociations annuelles obligatoires, NDLR), mais aussi sur les conditions de travail avec une question de « dignité » qui est beaucoup revenue sur les piquets.
Sur mon entrepôt, la mobilisation aussi a été forte, ce qui n’était pas gagné d’avance car pour beaucoup, perdre un jour de salaire est très difficile vu qu’on est juste au-dessus du SMIC. On a préparé la grève avec les collègues de la CFDT et de la CFTC pour convaincre le maximum de salariés de se mobiliser et au final, au niveau des ouvriers en CDI, on estime la mobilisation à 70 %, avec quasiment tous les grévistes qui ont été présents sur le piquet, ce qui est une grande réussite !
Mais surtout, le point positif de la grève pour moi c’est qu’on a pu s’organiser au-delà du cadre syndical. Avec la CGT, on a lancé une caisse de grève et les dons ont beaucoup touché les grévistes, qui ne s’attendaient pas à ce que des inconnus les soutiennent dans leur combat. Ensuite, on a organisé une assemblée générale où tout le monde pouvait prendre la parole et surtout décider à la fin : c’est ainsi que la grève a été reconduite pour le lendemain, alors que nationalement, à part à quelques endroits, la grève s’est terminée. C’est un point important parce que, depuis la création du syndicat il y a un an, on insiste beaucoup sur la question démocratique et cette grève a été une première expérience en ce sens.
PMC : C’est clair qu’il s’agissait de « NAO de la honte » pour plusieurs raisons. Déjà, les négociations sur les salaires se faisaient sur la grille des NAO de l’année d’avant. Sauf qu’entre-temps, avec l’inflation, nos salaires ont été rattrapés par le SMIC et qu’en plus on a eu une revalorisation de la grille au niveau de la branche. Résultat, alors que la direction a proposé au final entre 3 et 3,5 % d’augmentation, cela ne représente qu’1,5 % d’augmentation en moyenne sur nos salaires actuels ! Mais il n’y a pas que ça. Les négociations ont été condensées en quelques jours seulement, avec un calendrier du 5 au 8 mars et un enchaînement des réunions. L’objectif clair de la direction était de rendre impossible un retour sur le terrain et donc la construction d’une mobilisation dans le temps. Mais le pire est arrivé juste après les NAO, quand la direction a publié le 13 mars ses chiffres pour l’année 2023, avec un bénéfice en hausse de 36 % ! On a réalisé que la direction a tout simplement précipité les négociations pour les faire passer juste avant la publication des résultats, ce qui est totalement anormal. On devrait pouvoir aborder les NAO avec la connaissance précise de la situation financière de l’entreprise, mais la direction a manœuvré pour que ça ne soit pas possible.
C’est à mon avis à ce niveau là qu’il faut qu’on tire un enseignement de la mobilisation de mars dernier : il ne faut pas qu’on reste prisonnier de ce type de calendrier qui empêche de bien se préparer sur le terrain et de se coordonner au niveau national, même au niveau des différents syndicats. La réalité, c’est que la colère a été assez spontanée et a montré à tous qu’il est possible d’établir un rapport de force, mais en restant prisonnier de ce calendrier la grève n’est arrivée qu’en toute fin de NAO. Heureusement, grâce à la mobilisation, il n’y a pas eu d’accord de signé, et la direction a dû passer par une décision unilatérale : il est donc possible de rouvrir les NAO dans l’année. Une des clés, c’est d’essayer au maximum que la colère spontanée qui s’est exprimée ne s’évapore pas et qu’il y ait le plus de collègues possible qui rejoignent les organisations syndicales afin de mieux préparer les combats à venir.
RP : Depuis la grève, quels est l’état d’esprit de tes collègues et l’action de la CGT ?
PMC : La colère est toujours là et surtout, même si on a pas obtenu de grande victoire, la grève a été une expérience positive avec beaucoup d’aspects revendiqués par les salariés, notamment le fait d’avoir organisé une assemblée générale qui donne la parole à tout le monde et qui permette de décider de la suite ou non de la mobilisation. Il y a aussi des questions « locales » qui sont venues sur la table, comme la question des primes par exemple.
Au niveau de la CGT, on a sorti un tract qui cherche à faire le bilan de la grève et qui appelle à se syndiquer pour les raisons que je t’ai dites avant. On a aussi fait des tournées dans l’entrepôt pour discuter de ce bilan et comprendre comment les collègues voient la suite. Depuis la grève, on sent que l’état d’esprit a changé et on a eu pas mal de demandes d’adhésion au syndicat et d’autres collègues se posent sérieusement la question de franchir ce pas-là. De ce point de vue, c’est plutôt un signal positif parce que la syndicalisation dans la logistique est très difficile pour tout un tas de raisons. Clairement, le syndicat se renforce pour mieux préparer la suite.
RP : Vous avez donc la logique de construire le syndicat afin de créer les conditions pour arracher des victoires. Comment tu envisages la suite ?
PMC : Avec optimisme ! Comme tu le dis, on a pour but d’essayer de construire un syndicat de lutte fort pour préparer au mieux les combats à l’avenir, que ce soit sur les conditions de travail, pour les salaires ou autre, et surtout pour arracher des victoires !
Mais il ne faut pas rester le nez dans le guidon et ne regarder que notre entrepôt, ou que ID Logistics. On voit bien qu’il y a plein de boites qui se mobilisent sur les mêmes questions que nous, mais chacune à tour de rôle, en fonction des négociations dans chaque boite. Des grèves, il va y en avoir et c’est autant d’occasions de chercher à construire des syndicats combatifs partout où c’est possible. Mais je pense qu’il va falloir aussi un grand mouvement national et interprofessionnel sur les salaires et les conditions de travail, parce que plus le temps avance, plus l’inflation grimpe et plus il devient difficile de joindre les deux bouts à la fin du mois. Chez nous, il y a déjà plein de collègues qui sont obligés de faire du Uber ou du Deliveroo en plus du taf à l’entrepôt, qui est déjà difficile, pour s’en sortir. Et on voit bien que la situation empire de jour en jour.
Il faut aussi que nos syndicats soient actifs sur des questions qui dépassent le cadre de l’entreprise. Par exemple, en décembre dernier, nous avons sorti un communiqué s’opposant à la loi immigration et ses conséquences désastreuses. Ce communiqué a été très apprécié par de nombreux collègues, notamment par ceux qui pouvaient être concernés de près ou de loin par cette loi immonde.
Enfin, un dernier sujet qui me semble avoir une grande importance, c’est au niveau de la répression que se mangent de très nombreux syndicalistes. On voit vraiment qu’après le mouvement des retraites de l’an dernier, il y a une traque des syndicalistes de la part du patronat pour mettre tout le monde au pas, dans le sillage des discours du gouvernement qui glisse toujours plus à droite. On a pas le choix, il faut répondre à chaque attaque contre nos camarades, quel que soit le syndicat, pour montrer qu’on ne laissera pas faire et que si on touche à l’un d’entre nous, alors c’est tout le monde qu’on attaque.
Propos recueillis par : Dorian Maffei pour Révolution Permanente
jeudi 18 avril 2024
Cenaro assure l'affichage de Saint-Gobain Distribution Bâtiment France
L'adtech de l'affichage digital Cenareo réalise un partenariat avec l’entreprise de construction Saint-Gobain Distribution Bâtiment France (anciennement Groupe Point.P). L’entreprise doit équiper l’ensemble des écrans de ses enseignes. “L’adaptation aux contraintes de sécurité imposées par Saint-Gobain au sein de son réseau de distribution a joué un rôle déterminant dans la décision du groupe”, met en avant le communiqué.
La solution de communication digitale sur écrans Cenareo est déployée sur près de 500 écrans dans les points de vente. Ses outils de mesure permettent d’agir en temps réel sur l’efficacité des messages diffusés.
CBNews
vendredi 12 avril 2024
Saint-Gobain vise une marge à 2 chiffres pour la quatrième année consécutive
Saint-Gobain (-5,21% à 67,49 euros) ferme la marche au sein de l’indice CAC 40, même si le spécialiste des matériaux de construction a affiché pour la troisième année consécutive une marge d'exploitation à deux chiffres. Si le contexte reste difficile sur certains marchés, Saint-Gobain compte réitérer cette performance en 2024. "Nos actions sur les coûts et la gestion des prix nous ont permis d'améliorer la marge d'exploitation et la génération de cash flow libre, qui ont atteint tous deux un niveau historique", s’est félicité le directeur général Benoît Bazin.
lundi 8 avril 2024
Thourotte. Après le classement amiante du site : faire cesser «le cynisme de Saint-Gobain»
Après sa victoire en début de mois et le classement du site de Saint-Gobain Thourotte (Oise) le collectif amiante tenait ce vendredi son assemblée générale. L'occasion de fêter son succès, mais la lutte n'est pas terminée.
Il y avait à la fois une ambiance de fête, de célébration, à l’assemblée générale du collectif amiante de Thourotte, et un goût d’amertume.
Ambiance de fête parce que ce vendredi 29 mars au matin les bénévoles du collectif, salariés, syndicats de retraités et d’actifs de la CGT — syndicat qui a porté le combat de l’amiante à Thourotte pendant 15 ans — se sont d’abord bien sûr félicités de la victoire obtenue le 7 mars avec la validation par le tribunal administratif du classement «site amiante» des usines Saint-Gobain Glass et Sekurit de Thourotte. L’avocate du collectif l’a confirmé aux actifs et retraités des usines : «Le dossier est aujourd’hui clos». Une victoire qui offre, au travers de différents dispositifs, indirectement ou directement, la possibilité de partir en retraite plus tôt, de percevoir des indemnités et de bénéficier d’un suivi médical spécifique. «C’est une victoire de la solidarité», s’est félicité le représentant départemental de la CGT, notant, «chose rare», que sur ce dossier, «les syndicats des retraités et des actifs» avaient travaillé de concert autour du comité.
Jean-Claude Patron, l’une des chevilles ouvrières du collectif, cégétiste depuis toujours, et ancien de Saint-Gobain Thourotte, s’est lui permis un historique du combat mené officiellement depuis 15 ans au sein de l’association, officieusement depuis les années quatre-vingt-dix lorsque l’amiante a commencé à faire parler de lui. «La difficulté pour faire reconnaître le site, a-t-il rappelé, c’est que contrairement à Fédéral Mogul (fabrication de plaquettes de frein, à Crépy-en-Valois) ici l’amiante n’était pas une matière première». Avec un amiante utilisé ici principalement en tant que matériaux d’isolation, «il a fallu prouver que 25 % des effectifs avait participé à des travaux de calorifugeage, argumenter sur le temps passé au contact de l’amiante, montrer les métiers concernés, détailler les fréquences…», a-t-il énuméré.
Le cynisme de Saint-Gobain
Une ambiance de victoire, mais un goût amer donc dans une assemblée où il a été demandé de ne pas «oublier les milliers de victimes de l’amiante» partout en France, et plus largement les «44.000 maladies professionnelles reconnues chaque année» ou les quelque «700 accidents du travail mortels annuels». Une assemblée où aussi le «cynisme» de Saint-Gobain a été dénoncé une nouvelle fois par Jean-Claude Patron qui se souvient que lors des premières alertes, «les médecins de l’usine niaient devant les malades les effets de l’amiante». «C’est tout juste s’ils ne nous disaient pas qu’on pouvait en manger», ironise-t-il.
Des mises en demeure à venir
Aujourd’hui, avec le classement du site et les procédures d’indemnisation, la hache de guerre syndicats / direction est-elle enterrée ? Pas tout à fait. De nombreux salariés ont encore témoigné ce vendredi de la difficulté d’obtenir lors de leur départ de l’entreprise l’attestation signifiant qu’ils ont été en contact avec l’amiante : le passeport pour leur parcours de soin. Alors qu’en théorie la reconnaissance «amiante» doit faciliter la 3ᵉ vague de dossiers de «préjudice d’anxiété» (reconnaissant un statut particulier et ouvrant de nouveaux droits aux salariés exposés, mais non malades), en pratique l’entreprise rechigne encore trop souvent à délivrer ces attestations. «Saint-Gobain fait preuve de mauvaise volonté, c’est peu de le dire», a estimé l’avocate du collectif, issue du cabinet Teissonnière, spécialisé dans le droit du travail. Elle promet de solliciter l’entreprise dans les prochaines semaines. «Et si nous n’avons pas de réponse ou des réponses négatives, nous saisirons le juge de l’exécution pour les mettre en demeure», assure-t-elle. Dans un tel scénario, «des dommages et intérêts seront demandés, car ces retards entraînent des retards dans le suivi médical et une perte de chance».
On ne tourne pas la page amiante
De quoi faire écho à ces mots prononcés par Alain Bobiau, secrétaire national de l’Association Nationale de Défense des Victimes de l’Amiante (Andeva) qui a travaillé avec le collectif sur toutes ces procédures : «Il y a une volonté aujourd’hui de tout le monde de tourner la page amiante, mais pour nous ce n’est pas du passé : chaque semaine, nous voyons des personnes qui nous disent, “j’ai ceci”, “j’ai cela” : le nombre de mésothéliomes (cancers de la plèvre, NDLR) ne diminue pas, il est constant». Et ce ne sont pas les différents appels formés lors des procédures par le ministère du Travail, appuyés par Saint-Gobain, qui lui donneront tort quant à la volonté «d’enterrer la question de l’amiante».
Le combat va donc se poursuivre pour le collectif qui prépare une troisième vague de procédures «anxiété» avec déjà une centaine de dossiers bouclés. Jean-Claude Patron continue toutefois d’appeler au recensement des personnes concernées : «Aujourd’hui, les anciens salariés qui étaient en CDD, en intérim, sous-traitants ou stagiaires, peuvent y avoir droit, mais ils sont disséminés dans la nature». Pour eux, la démarche à suivre est simple : contacter le collectif amiante de Thourotte et se joindre aux procédures collectives.
Oisehebdo