Le géant des matériaux de construction a annoncé ce jeudi une hausse de 14,5% de son bénéfice net au premier semestre et prévoit « une très belle année » pour 2024. Néanmoins, son chiffre d'affaires est en baisse de 6% en raison du recul de la construction neuve en Europe.
C'est « une très belle année » que prévoit le géant français. De janvier à juin, Saint-Gobain, qui s'est repositionné vers l'Amérique du Nord, l'Asie et les pays émergents pour ses ventes depuis 2018, a réalisé un résultat net (part du groupe) de 1,66 milliard d'euros contre 1,45 milliard au premier semestre 2023, soit une hausse de 14,5%. De son côté, son chiffre d'affaires atteint 23,46 milliards d'euros, une baisse de 6% en raison du recul de la construction neuve en Europe, indique le groupe français dans un communiqué.
« Nous avons un très bon premier semestre marqué par un record de marge d'exploitation », a commenté le président directeur général Benoit Bazin lors d'une présentation à la presse. Il prévoit pour 2024 « une marge d'exploitation à deux chiffres (...) pour la quatrième année consécutive ». Au premier semestre, elle s'est élevée à son « plus haut historique de 11,7%, contre 11,3% au premier semestre 2023 », grâce à une hausse sur le continent américain et en Asie Pacifique
Durant les six premiers mois de l'année, le groupe a accéléré sa mutation pour moins dépendre de l'Europe autour de trois acquisitions emblématiques dans la construction dite « légère et durable », avec l'acquisition de CSR en Australie, Bailey au Canada et Fosroc, principalement en Inde et au Moyen-Orient.
En Europe, le groupe a continué de souffrir du recul du marché de la construction neuve. Le chiffre d'affaires y a reculé de 7,9% sur le semestre en moyenne (-7,1% en Europe du Nord, soit pays nordiques, Allemagne, Royaume-Uni et Europe de l'Est et -8,6% dans la zone « Europe du sud, Moyen-Orient et Afrique », qui comprend la France.
En outre, le PDG ne voit pas de perspective de reprise immédiate en France : « On va attendre quelques trimestres encore pour atteindre un point bas », a commenté Benoit Bazin en soulignant néanmoins quelques éléments encourageants comme « une légère reprise des crédits » et une bonne dynamique sur le marché des rénovations énergétiques de bâtiments, utilisant des matériaux d'isolation. « Dans notre chiffre d'affaires en France, la rénovation représente 70% », a-t-il fait valoir.
Encourager la rénovation des passoires thermiques
Début juillet, Benoit Bazin avait ainsi souhaité que le gouvernement investisse 5 à 10 milliards d'euros d'argent public sur une période de 10 ans, pour encourager la rénovation des passoires thermiques, assurant que cela aurait des conséquences positives sur le pouvoir d'achat des Français et sur la transition énergétique, dans une interview à La Tribune, lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence.
Selon le comité scientifique et technique du bâtiment (CSTB), 4,8 millions de maisons ou appartements de catégorie F ou G (soit 15,7% du parc) relevant de la définition des passoires énergétiques qui laissent sortir la chaleur en hiver et ne retiennent pas la fraîcheur en été, sont responsables de 70% du total des émissions de CO2 du parc immobilier français.
La Tribune
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