Lapeyre sera fixé le 1er juin sur l’homologation de la cession à Mutares
Le groupe de matériaux de construction et de distribution Saint-Gobain, qui possédait Lapeyre depuis 1996, a cédé à Mutares, la chaîne de magasins de menuiserie le 23 avril dernier. Depuis l’annonce des négociations exclusives en novembre 2020, les syndicats sont inquiets. Selon les experts-comptables : « plus de 700 suppressions d’emplois pourraient avoir lieu dans le groupe de 3 500 salariés qui pourrait fermer quatre des dix usines et 19 magasins sur les 126 du groupe. »
Lundi 10 mai, a eu lieu une audience au tribunal de commerce de Paris dans le cadre d’une demande de l’homologation de la cession entre les parties prenantes, mais en l'absence des avocats de différents Comités sociaux et économiques (CSE) du réseau Lapeyre, qui n'ont eux, pas été autorisés à y assister.
« Cette procédure qui est facultative a été demandée par Saint-Gobain pour donner de la sécurité aux acteurs, pour protéger l'entreprise Lapeyre », souligne Guillaume Texier, directeur général adjoint de Saint-Gobain France.
La guerre froide continue…
« Pour préparer et mettre en oeuvre ce redressement et cette relance, nous nous appuierons sur un dialogue ouvert et constant avec les organisations syndicales, les représentants du personnel et les salariés », indique dans un communiqué, Philip Szlang, président de Mutares en France. Mais un audit financier réalisé à la demande des élus du personnel dévoile : « un profil particulièrement inquiétant et un projet présentant un risque quasi certain de redressement judiciaire. » Les salariés de Lapeyre accusent même le repreneur allemand : « d'avoir l'habitude de siphonner la trésorerie des entreprises qu'il rachète. »
Eric Guindani (élu CGT au CSE de l'usine Lagrange), présent devant le tribunal ce lundi 10 mai, a déclaré : « Il y a des fonds de redressement qui redressent des entreprises mais Mutares ne redresse pas, il se nourrit sur la bête. » Si Mutares dépose le bilan du groupe Lapeyre, la facture pour la collectivité sera estimée au minimum à 200 millions d'euros. Ainsi, l’intersyndicale souhaite que le ministère public « fasse appel » dans le cas d’une éventuelle homologation de la cession. Une décision qui devrait être rendue le 1er juin 2021.
Marc Ténart, le futur patron de Lapeyre, s’engage quant à lui, auprès des salariés à ne fermer aucun site « d'ici fin 2022 ». La suite au prochain épisode…
BATIWEB - Marie Gérald (avec l'AFP)
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