Déclaration intersyndicale au comité de groupe Paris, le 24 juin 2021
Messieurs de Chalendar et Bazin,
Depuis plusieurs années, les représentants des salariés au Comité de Groupe vous alertent sur l’intensification du travail lié au programme d’économie avec pour conséquence une fatigue des équipes et des conditions de travail qui sont devenues insoutenables. Le monde traverse depuis mars 2020, une crise sanitaire hors du commun, impactant encore plus le moral des équipes professionnellement mais aussi personnellement. Nous nous unissons, encore une fois, pour vous faire part de cette pression grandissante que subissent les salariés. L’activité a repris de façon extrêmement rapide et au-delà des prévisions, avec des niveaux de stocks bas, propice aux mouvements sociaux. Pour y faire face, des efforts sont demandés aux équipes de très bonne volonté, sans que cela se traduise par des augmentations d’effectifs pérennes.
Il n’est pas possible de faire toujours plus avec moins de salariés !
Les taux d’intérimaires atteignent des niveaux records et dans certains
services, il y a plus d’intérimaires que de CDI. Dans certaines sociétés du groupe, les
intérimaires ne veulent même plus travailler pour nous à cause du rythme de
travail trop intensif. L’embauche massive d’alternants et d’apprentis ne peut
pas et ne doit pas être une solution pour combler les manques
d’effectifs : ces jeunes sont là pour apprendre et doivent être
correctement encadrés par des
salariés motivés pour transmettre leurs savoirs et pour les garder. Comment
est-ce possible avec des salariés usés ? De plus un tel encadrement prend
du temps et participe à l’accroissement de la charge de travail des salariés,
cela doit être pris en compte, reconnu et valorisé. Par ailleurs, nous notons votre
stratégie d’embauches croissantes en alternance, nous vous attendons sur le
taux de conversion en CDI.
Nous
nous inquiétons de l'utilisation de ces apprentis et alternants comme appoints
bon marché, dévoyant leur raison d'être pour en faire une simple variable
d'ajustement low cost des effectifs.
Enfin, cette tension quotidienne des organisations a des conséquences sur la santé et la sécurité des salariés. Nous constatons dans la majorité des sociétés une augmentation de l’absentéisme pour maladie. La Direction Générale a constaté la dégradation des indicateurs de sécurité en mars et a demandé la vigilance des managers mais cela ne suffit plus. Et nous observons tous une augmentation des accidents de travail.
Lorsque la charge de travail est trop importante, il n’est pas possible de travailler correctement et en sécurité.
Nous ne faisons pas ces alertes en Comité de Groupe par plaisir mais pour que cela se traduise en actions pour nos collègues qui sont en souffrance. Les résultats sont excellents grâce à la richesse du groupe qui repose surtout sur ses salariés et vous avez l’obligation de prendre soin d’eux. L’investissement humain doit être une priorité pour le groupe, avant la recherche du cash-flow, et au-delà des seuls indicateurs de type Top Employeur. Nos retours de terrain disent que vous avez déjà perdu votre image de Top Employeur aux yeux des salariés !
Il est nécessaire que dans chaque entreprise, des discussions s’ouvrent pour travailler sur la question de la charge de travail physique et mentale – et pas pour trouver un moins disant social. Une réelle réflexion doit être menée sur la pérennisation des compétences et savoir-faire propres à chaque métier. Il n’est plus possible de fonctionner avec des taux d’emploi précaire permanent aussi haut, et nous vous demandons plus d’embauches en CDI pour enfin soulager nos collègues.
Il faut arrêter les grands discours et agir
pour que les principes de comportement et d’action du groupe soient appliqués
et en adéquation avec les réalités du terrain.
Nous attendons des actions concrètes
d’ici le prochain comité de groupe.
Les élus CGT
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