Les performances annuelles de Saint-Gobain ne seront dévoilées que fin février. Mais son PDG, Benoit Bazin, a levé un coin du voile à l'occasion de ses voeux. Il a indiqué que 2021 sera la meilleure année de l'histoire du groupe tricentenaire. Enchaînant les grosses acquisitions, le géant français accélère son évolution vers la construction durable et surfe sur des marchés en plein boom.
Il ne faut jamais insulter l'avenir mais à ce stade, « 2021 sera la meilleure année de l'histoire de Saint-Gobain, en termes de croissance et en termes de résultats », a indiqué le PDG du leader mondial des matériaux de construction, Benoit Bazin, lors des voeux de nouvel an. Pour un bilan chiffré de l'année écoulée, rendez-vous le 24 février, quand seront dévoilés ses résultats annuels. Mais le groupe, dont le cours de Bourse a grimpé de 55 % depuis un an, aborde 2022 en pleine forme, prêt pour de nouveaux records.
Le boom des travaux de rénovation des logements déclenché par la crise sanitaire et le verdissement de la construction ont porté la croissance, avec une profitabilité record. Le groupe a lancé en octobre un nouveau plan stratégique à cinq ans. Objectif : « être le leader mondial de la construction durable », a rappelé le PDG.
Le secteur de la construction représente 40 % des émissions de CO2 à l'échelle mondiale et 50 % des ressources naturelles utilisées. Plus de 120 pays représentant 70 % du PIB mondial se sont engagés à atteindre la neutralité carbone vers 2050 et « aucun pays n'y parviendra sans une contribution massive du monde de la construction. Ce sont ces mutations qui portent la croissance de Saint-Gobain », a résumé Benoit Bazin.
Le contexte est porteur et c'est la course pour se positionner pour les trois décennies à venir. En 2021, « Saint-Gobain a accéléré, en termes d'acquisitions et d'évolution de son périmètre », a commenté le dirigeant. L'an dernier, le groupe a réalisé au total 35 acquisitions et 18 cessions (représentant 2 milliards d'euros de chiffres d'affaires respectivement). Il a ouvert une nouvelle ligne de production toutes les trois semaines.
Panofrance a doublé son offre de produits en bois. Surtout, il a mis sur la table, en mai, un milliard d'euros pour racheter le Français Chryso, puis deux milliards en décembre pour avaler l'Américain GCP (l'acquisition sera finalisée au second semestre 2022). Deux grandes acquisitions en chimie de la construction, un métier nouveau pour lui, qui consiste à fabriquer des adjuvants pour le ciment et le béton. Avec ces adjuvants, « on arrive à diviser par 3 ou 4 la teneur en CO2 du béton et c'est un des enjeux majeurs de la construction », a expliqué le PDG.
Désormais, le vert est partout. En Norvège, le groupe a investi 25 millions d'euros dans une de ses usines pour en faire le premier site au monde de production de plaques de plâtre neutre en carbone et « j'espère vous accueillir en 2022 sur notre site verrier d'Aniche [dans les Hauts-de-France, NDLR], qui sera la première production pilote de verre plat zéro carbone ! » a lancé Benoit Bazin aux médias présents.
Reste le bémol de l'inflation des matières premières et de l'énergie. Pas vraiment une ombre au tableau pour Saint-Gobain car elle est répercutable dans le prix de ses produits. « Sur deux ans, la hausse moyenne des prix de Saint-Gobain a été de 9 % à 10 % », a estimé le PDG. C'est plus douloureux pour les clients finaux.
Les Echos
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