Dénonçons la réalité des violences
que vivent les femmes au travail
Humiliations, blagues graveleuses, gestes obscènes, attouchements,
remarques sur le physique, injures, propos à
caractère sexiste et sexuel, revues ou images pornographiques,
harcèlement sexuel, exhibition sexuelle, mains
aux fesses, viol… Les chiffres (Insee) dont nous disposons
datent de 2008 et indiquent que 4,7 % des viols et 25 %
des agressions sexuelles, dont sont victimes les
femmes se produisent au travail ! Cette violence relève
donc bien d’un phénomène social, tant elle est étendue,
mais malheureusement encore trop peu dénoncée par les
femmes qui, elles-même, ont du mal à se reconnaître
comme victimes de violences. Souvent c’est un sentiment
de honte et de culpabilité qui entraîne ce silence
La violence envers les femmes
est intolérable et inacceptable,
c’est la manifestation la plus aiguë
des inégalités entre les femmes
et les hommes
Les violences subies prennent différentes formes : psychologiques,
physiques, verbales, économiques ou sexuelles.
Les manifestations sont multiples : discriminations sexistes,
violences physiques, harcèlements sexuels, sentiment d’insécurité,
insultes, viols, prostitution, représentations dégradantes
de l’image des femmes, mutilations génitales
féminines, mariages forcés… Certaines femmes subissant
plusieurs types de violences.
2,5 millions de femmes seraient victimes de violences conjugales
en France soit 9,1 % de la population féminine française.
Parmi elles, seules 9 % auraient porté plainte en 2011,
et 18 % auraient obtenu un certificat médical. On estime
aujourd’hui qu’en France, une femme décède tous les deux
jours et demi, victime de violences conjugales.
Les violences ont des répercussions sur la santé mentale
pour plus de 80 % des victimes : stress, angoisse,
dépression, tentatives de suicides, symptômes post-traumatiques...
Pour plus de la moitié des femmes, les violences
ont des répercussions sur la santé physique, et pour
40 % d’entre-elles, à la fois sur leur santé physique et leur
santé mentale.
La violence conjugale se rencontre dans toutes les classes
sociales mais touche plus durement encore les femmes les
plus fragiles, jeunes ou en situation de précarité économique
(étude 2012 de l’Observatoire national de la délinquance
et des réponses pénales).
Une étude récente de l’Insee révèle l’ampleur des manifestations
du sexisme :
• plus d’une femme sur sept a subi des insultes et dans
plus de la moitié des cas, les injures utilisées sont à caractères
sexistes ;
• les femmes sont fréquemment invectivées sur leurs
manques de compétence. Les femmes ayant au moins
un diplôme universitaire sont presque deux fois plus
souvent victimes d’injures que les femmes sans diplôme ;
• plus d’une femme sur vingt a été menacée et, dans la
moitié des cas, la menace a été utilisée comme une arme
pour contraindre la femme à effectuer quelque chose ;
• plus d’une femme sur vingt a subi des gestes déplacés.
Dans la majorité des cas, la victime connaît l’agresseur
et ces gestes se produisent dans un quart des cas sur son
lieu de travail ou d’étude !
Contrairement à une idée trop répandue, les violences
faites aux femmes ne sont pas qu’un problème