LA CGT SAINT GOBAIN BATIMENT C EST :
lundi 27 décembre 2021
mardi 21 décembre 2021
"Les augmentations de salaires c'est maintenant" réclament les salariés partout en France.
Vers une nouvelle hausse du SMIC ? Si le groupe d’experts continue de prôner l’austérité, le gouvernement s’apprête à accorder un léger coup de pouce pour coller à la hausse des prix. Un geste symbolique alors que les négociations sur les salaires dans les branches sont au point mort. Mais, dans les entreprises, cela n’arrête pas les salariés qui réclament des augmentations.
“Les salaires vont augmenter” a promis le président du Medef. Si un cabinet de conseil spécialisé sur la question estime une augmentation des salaires de 2,36% en moyenne en 2022, la réalité est toute autre.
Alors que s'ouvrent les négociations annuelles obligatoires, les propositions patronales, indécentes rapportées aux résultats des entreprises ne couvrent même pas les hausses des prix.
À cela s’ajoute, dans certains secteurs, le sentiment d’un manque de reconnaissance des efforts produits depuis le début de la crise. Aussi, la liste des salariés en grève pour de meilleures rémunérations ne cesse de s’allonger dans tous les secteurs d’activité :
Chez Arkema, le leader de la chimie des matériaux, la direction a avancé 1,7% pour les augmentations générales alors que le chiffre d'affaires devrait atteindre près de 9 milliards d'euros cette année.
Chez Dassault Aviation, qui vient de signer le “contrat du siècle” de 14 milliards d'euros, la direction a offert généreusement 1,6% d’augmentation générale.
Conditions de travail, temps de travail, salaires, les raisons ne manquaient pas chez Tipiak où les salariés ont débrayé après le versement d’une prime exceptionnelle au PDG d’un demi-million d’euros.
C’est après l’échec des NAO que les salariés de Leroy Merlin ont entamé un mouvement de grève. Après 14 jours de mobilisation, ils ont obtenu une revalorisation pour les bas salaires de 4 %, soit une augmentation mensuelle de 65 euros.
Les fonctionnaires réclament eux aussi des revalorisations salariales. Car si les ministres demandent aux entreprises d’augmenter les salaires, l’Etat est loin de donner l’exemple alors que le point d’indice est gelé depuis 10 ans. La reconnaissance de l’engagement et des compétences des agents de la fonction publique, encensée avec la crise sanitaire, ne passera pas par une revalorisation des salaires des agents.
En effet, le gouvernement vient de refuser de dégeler le point d’indice des 5,4 millions de fonctionnaires dont la rémunération s’érode au fil des ans. Selon l’Insee, de 2009 à 2019, elle a diminué de 0,7 %. La colère grandit.
Ainsi, face au gouvernement qui a décidé de privilégier les augmentations catégorielles, les syndicats de la Sécurité sociale, qui appelaient à la mobilisation lundi 13 décembre, réclament unanimement des augmentations collectives par la hausse du point d’indice.
Avec la multiplication des luttes dans les entreprises et les avancées obtenues, la CGT n’entend pas lâcher la pression. D’autant qu’ après plusieurs mois d’incertitudes, la reprise de la croissance et les difficultés de recrutement ont fait évoluer le rapport de force.
La CGT porte ainsi l'exigence d'ouverture de négociations salariale dans toutes les entreprises et réclame une augmentation nette et claire du SMIC, le dégel du point d’indice pour rattraper les pertes et la revalorisation automatique des minimas de branche à chaque hausse du SMIC.
jeudi 16 décembre 2021
Saint-Gobain sort de la distribution spécialisée en plomberie, sanitaire et chauffage au Royaume-Uni
Saint-Gobain a signé des accords en vue de la cession à Wolseley UK de trois de ses quatre dernières enseignes de distribution spécialisées en plomberie, chauffage et sanitaire au Royaume-Uni : Neville Lumb, DHS et Bassetts. La finalisation de ces transactions est prévue début 2022
mercredi 1 décembre 2021
Comité de groupe SGDBF du 18 novembre 2021
Alerte sur la gestion des compétences chez Saint-Gobain
La réindustrialisation de la France est un enjeu
national. La sauvegarde des activités et des métiers de Saint-Gobain est au
centre de la responsabilité sociétale du groupe. Aucune construction n’est
durable sans emploi, et tout particulièrement industriel.
A la lecture du rapport de l’expert du comité de
Groupe de novembre 2021, la gestion des compétences est incontournable et
urgente pour toutes les activités du groupe : son absence interpelle.
Comment ne pas entendre les multiples alertes et
relances des Institutions représentatives des salariés ? Comment
transmettre les compétences sans un vrai dialogue social ?Comment gérer les
compétences sans classification à jour et sans la maîtrise des outils de
gestion ressources humaines ?
La difficulté à lancer de nouveaux équipements,
la dégradation de la productivité industrielle et du service ne sont-elles pas
le reflet de compétences insuffisamment développées, insuffisamment transmises
?
Nous constatons la dégradation de la santé et de
la sécurité des salariés : le manque de compétences et de formation ne
participe-t-il pas à cette situation ?
Pourquoi un groupe qui a « 30 ans de croissance
devant lui » ne se donne-t-il pas les moyens de préserver son savoir-faire, ses
compétences et aussi ses emplois ?
Les ambitions de croissance du chiffre d'affaire
et du résultat opérationnel doivent passer par cette gestion prévisionnelle des
emplois et des compétences. Avec un dialogue social
responsable et transparent, dans le respect des principes de comportements et
d’actions, nous vous proposons de :
- Constater les urgences
et les priorités, anticiper les départs et les besoins liés aux investissements
- Travailler sur les
écarts affichés dans le rapport d’expertise du comité de groupe
- Remettre des
ressources en pédagogie dans les formations métier
- Améliorer
l’attractivité de nos métiers afin d'avoir et de conserver les compétences
- Organiser la
transmission des compétences avec les IRP et les salariés
Les objectifs de
performances financières passent par une maitrise de toutes les composantes de
la chaine de valeur. Vouloir rester leader en construction durable serait
illusoire sans une gestion des compétences pérenne et de qualité.
Dans ce cadre nous
voulons négocier un accord de Gestion des Emplois et des Parcours
Professionnels et la Mixité des Métiers en phase avec les enjeux et le déployer
réellement dans chaque entreprise.
Au-delà de cette
négociation, quelles actions comptez-vous mettre en oeuvre pour traiter ces
sujets urgents dans les sociétés du groupe dès 2022 ?
Vos élus CGT
lundi 22 novembre 2021
Point.P rachète une entreprise bretonne adhérente BigMat
Nouet Matériaux, négoce multispécialiste à Loudéac (Côtes-d'Armor) , vient d'abandonner l'enseigne de BigMat, suite à son rachat par Point.P. Fondé en 1987, Nouet est spécialiste de la vente de matériaux de construction sur les Côtes d’Armor. Le magasin qui accueille pros et particulier est équipé d’espaces d’exposition : Menuiserie – Carrelage – Aménagement extérieur – Panneaux et découpe – Libre-service outillage. L'entreprise fournit les produits mais aussi tous les services nécessaires à la bonne conduite des chantiers. L'entreprise a réalisé en 2019 un CA de 2,1 M€.
Nouet Matériaux arborera désormais le pavillon Bretagne Matériaux, une filiale du leader des multispécialistes. En 1996, Bretagne Matériaux a intégré le groupe Saint-Gobain au sein de la branche distribution bâtiment bénéficiant ainsi de l’appui d’un groupe de taille mondiale, tout en conservant la proximité et la souplesse d’une entreprise régionale.
BRETAGNE MATERIAUX en quelques chiffres :
235 collaborateurs
CA 2018 : 100 Millions d’€
21 Agences commerciales
7 salles d'expositions
20 Agents Technico Commerciaux terrain
Plus de 10 000 Comptes Clients
30 camions de livraison
mardi 16 novembre 2021
Forte croissance pour Saint-Gobain au troisième trimestre 2021
Tous les signaux sont orientés positivement pour Saint-Gobain. Dans son communiqué financier, la compagnie annonce en effet une évolution de son chiffre d'affaires à structure et taux de change comparables de 9,4 % au troisième trimestre 2021 par rapport à la même période en 2020, et de 13,3 % par rapport au T3 2019. Sur les neuf premiers mois de l'année, le CA atteint 32 933 M€, en hausse de 21 % par rapport aux neuf premiers mois de 2020, et de 12,4 % par rapport aux neuf premiers mois de 2019. Le Groupe évalue l'effet prix à + 8,7 % de manière globale, dans un contexte fortement inflationniste, mais souligne sa capacité à absorber ces hausses. Les CA de Panofrance et Chryso, tout juste intégrés dans le groupe, se liront dans les résultats du quatrième trimestre.
Le Moniteur
A l'aube de ces NAO 2021, tous les élus CGT de SGDBF osent imaginer qu'une partie non négligeable de ce cash reviendra aux forces vives de l'entreprise. A savoir les milliers de travailleurs qui contribuent chaque jours par leur professionnalisme et leur engagement aux bons résultats de l'entreprise.
" Le monde du partage devra remplacer le partage du monde."
lundi 8 novembre 2021
Augmenter les salaires c'est encourager l'inflation ?
Qui a peur de l'inflation ?
L’inflation est souvent présentée comme un mal à combattre. Accusés d’en être la source, les politiques libérales ont prôné la modération des salaires. Ainsi, depuis 1982, ils ne sont plus indexés sur les prix. Résultat, les salaires ne suivent plus l’accroissement des prix. En fait, l’obsession pour la maîtrise de l’inflation a surtout favorisé les détenteurs de capitaux au détriment des classes populaires et moyennes. Les gains de productivité dans les entreprises ont d’abord alimenté les profits dont une part de plus en plus importante a été reversée, sous forme de dividendes aux actionnaires, au dépens des créations d’emplois et des investissements
Le coût de la maîtrise de l'inflation
La politique libérale de maîtrise de l’inflation a donc surtout profité aux plus riches. Leur patrimoine a largement prospéré avec notamment une hausse des prix de l’immobilier. Cette sur-accumulation des richesses s’est faite au détriment des investissements et a accentué les inégalités. Une majorité de salariés et de retraités ont vu leur pouvoir d’achat, au mieux stagner, au pire se détériorer.
Pourquoi pointer les salaires comme source d'inflation ?
Pour compenser, la course aux prix bas, affichés pour allécher les consommateurs, a favorisé le dumping social, a encouragé les délocalisations et a détruit l’emploi. Ce choix politique a entraîné une détérioration de la balance commerciale et a amplifié la dette publique. Une occasion pour faire pression sur les salaires et les conditions de travail dans les entreprises. Un prétexte pour imposer l’austérité budgétaire dans les services publics et tailler dans les droits de la protection sociale (retraites, assurance maladie, chômage...).
Les hausses de salaire ne peuvent expliquer la reprise de l’inflation cette année. Mais les pointer comme une éventuelle source de l’inflation permet de ne pas remettre en cause la captation des richesses par les actionnaires et de préconiser des solutions d’évitement aux revalorisations ( prime d’activité, intéressement ou participation).
Et si la solution c'était l'inflation salariale ?
Pour répondre au pouvoir d’achat, la solution, c’est d’abord de permettre aux salariés de faire face aux hausses de prix et de mieux consommer, en revalorisant les salaires au-dessus des prix. Favoriser le pouvoir d’achat des ménages stimulerait la consommation et offrirait des débouchés aux entreprises. Par la même occasion, cela remplirait les caisses de l’Etat et réduirait les déficits publics. L’économie du pays ne pâtirait donc pas d’une inflation salariale modérée autour des 5%. Aussi, le «risque» de voir progresser l’inflation ne saurait être un argument valable pour refuser les augmentations des salaires et les prestations sociales !
mardi 2 novembre 2021
DSC : CDL Elec s’implante un peu plus en Ile-de-France
L’enseigne de Saint-Gobain Distribution Bâtiment France (SGDB France) spécialisée dans la distribution de matériel électrique, du génie climatique, d’éclairage et de produits connectés, ouvre une deuxième agence en région parisienne, et plus précisément, à Maisons-Alfort, dans le Val-de-Marne.
CDL Elec poursuit le développement de son réseau. Après l’ouverture en avril 2021 d’une septième agence dans les Hauts de France -et 38e en France-, l’enseigne de Saint-Gobain Distribution Bâtiment France (SGDB France) spécialisée dans la distribution de matériel électrique, du génie climatique, d’éclairage et de produits connectés se renforce en Ile-de-France. Elle vient d'inaugurer à Maison-Alfort, dans le Val-de-Marne (94), son deuxième point de vente dans la région après celui de Pantin.
Pour chantiers résidentiels
Implanté au 88 avenue de la République, ce dépôt dispose de 2200 références disponibles immédiatement auxquelles s’ajoutent 10 000 références en J+1 grâce à la plateforme située à Derval (44). D’après l’enseigne, « cette agence propose une offre en stock permanent complète permettant de répondre aux chantiers résidentiels; l’offre petit tertiaire et industrie est disponible en J+1 en enlèvement agence ou livraison sur chantier. » A noter que tous les services développés par l’enseigne sont disponibles avec la possibilité de faire réaliser des études techniques, le click & collect, la livraison à J+1, le retour gratuit en agence… CDL Elec compte aujourd'hui 39 agences dont 7 dans le Nord et 2 en région parisienne.
Négoce
jeudi 28 octobre 2021
Saint-Gobain invite ses collaborateurs à des journées détentes.. Bienvenue dans la quatrième dimension.
dimanche 24 octobre 2021
La tour Saint-Gobain fragilisée après le passage de la tempête Aurore
Une tour de La Défense fragilisée par la tempête Aurore, un périmètre de sécurité établi
Après le passage de la tempête Aurore dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 octobre, des éléments ont été fragilisés sur la tour Saint-Gobain à La Défense et risquent de chuter.
Aucun blessé n’est à signaler pour le moment. Après le passage de la tempête Aurore dans la nuit de mercredi 20 au jeudi 21 octobre 2021 dans les Hauts-de-Seine, des éléments de la tour Saint-Gobain à La Défense ont été fragilisés et risquent de tomber. Un périmètre de sécurité a été établi.
Des rafales à plus de 100km/h
La nuit a été mouvementée en Île-de-France. Les pompiers ont du réaliser une trentaine d’interventions durant la tempête qui n’a pas fait de blessés mais qui a causé de nombreuses chutes d’arbres.
Des rafales allant jusqu’à 110 km/h ont été enregistrées dans le département. Ces violentes bourrasques ont fragilisés des éléments de la tour Saint-Gobain, gratte ciel de bureaux construit en 2019 et situé dans le quartier d’affaires. Les pompiers sont sur place et un périmètre de sécurité a été établi. Le boulevard circulaire est fermé jusqu’à nouvel ordre.
La préfecture conseille d’éviter le secteur le temps de la prise en charge de la situation.
lundi 18 octobre 2021
A qui appartient la tour Saint-Gobain ?
La tour Saint-Gobain a désormais deux propriétaires. L’assureur italien Generali vient de céder à son compatriote Antirio la moitié de la nouvelle tour abritant le siège du groupe Saint-Gobain. Les deux co-investisseurs qui n’ont pas précisé le montant de la transaction ont obtenu un prêt vert auprès d’un pool primaire de banques prêteuses composé de Natixis (banque agent), Cacib, Deka Bank et Société Générale. Le co-investissement a été réalisé par le biais du fonds Antirion Global Comparto Core Fund, dont l’actionnaire de référence est la Fondation Enpam. Du côté de Generali, les investisseurs sont les compagnies d’assurances françaises du groupe, qui continueront à détenir 50 % du véhicule.
Conçue par le cabinet d’architecture Valode & Pistre, la tour Saint-Gobain est un immeuble de 46 étages achevé en décembre 2019. Elle dispose d’une superficie totale de plus de 47 000 mètres carrés et comprend des espaces de restauration, un centre d’affaires, un auditorium, un espace fitness et plus de 1 100 mètres carrés de terrasses et balcons.
« La tour Saint-Gobain n’est pas seulement le siège du Groupe Saint-Gobain, mais aussi le symbole de la capacité de Generali Real Estate à innover dans les matériaux et les technologies au service du secteur immobilier. Ce bâtiment a reçu toutes les grandes certifications environnementales internationales au plus haut niveau : HQE Niveau Exceptionnel, Label Haute Performance Énergétique Effinergie+, Certification Leed Platinum et Breeam International Outstanding », détaille un communiqué.
« Cette transaction nous permet de renforcer notre stratégie de diversification géographique de nos investissements et d’ajouter à notre portefeuille un actif unique, déjà considéré comme une icône verte au niveau international, indique Ofer Arbib, PDG d’Antirion SGR. Nous sommes également ravis de continuer à nouer des partenariats avec des opérateurs internationaux de haut niveau, ici à Paris, mais aussi à Stuttgart et à Londres ».
« Nous poursuivons notre pratique consistant à céder 50 % de la propriété des principaux bâtiments que nous détenons dans les grandes villes européennes. Cette fois, il s’agit d’une tour ultramoderne au cœur du quartier financier de Paris La Défense, en partenariat avec l’un des plus importants investisseurs institutionnels dans le secteur immobilier italien, avec lequel nous espérons consolider la relation de confiance mutuelle également en dehors du secteur immobilier », rajoute Aldo Mazzocco, Head of Private Markets and Real Assets au sein de l’unité opérationnelle Generali Asset & Wealth Management, et CEO de Generali Real Estate.
La Défense - 92.fr
jeudi 14 octobre 2021
Quand Saint-Gobain vous veut du bien ou méthodologie de la destruction sociale.
Cédé par Saint-Gobain, Lapeyre à la merci d'un fonds vautour allemand ?
L’entreprise Lapeyre est-elle vouée à la liquidation judiciaire ?
Le pedigree de son nouvel actionnaire, Mutares, un fonds allemand au passif social sulfureux, laisse craindre le pire. L’enjeu industriel est de taille pour cette entreprise en difficulté financière depuis plusieurs années, spécialisée dans les équipements de maison (portes, fenêtres, salles de bains, cuisines, etc.), et qui compte plus de 3 500 salariés, dix usines et 126 magasins répartis sur tout le territoire français.
C’est Saint-Gobain, le propriétaire de Lapeyre depuis 1996 qui, ne voyant plus l’enseigne comme une «activité au cœur de sa stratégie», a cédé pour presque rien l’entreprise à Mutares avec en cadeau 243 millions d’euros de dot. La cession a été homologuée le 1er juin dernier par le tribunal de commerce de Paris.
UNE VENTE QUI FAIT PEU DE DOUTE
MODÈLE ÉCONOMIQUE SULFUREUX
Comme Marianne l'expliquait en mai dernier, le modèle économique du fonds allemand a de quoi inquiéter. En principe, il rachète des entreprises en difficulté pour quasiment rien, tout en percevant des dots à la signature, pour ensuite les redresser et dégager des plus-values à la revente. Mais à la lecture des comptes sociaux du fonds, on se rend compte qu’il est à la peine pour dégager des gains : en 2020, sa trésorerie était ainsi négative d’un peu plus de 30 millions d’euros.
Pour tenir, d'une part, Mutares s'endette sur les marchés financiers – pour 70 millions d’euros en 2020 – ce qui lui a, soit dit en passant, permis de distribuer de confortables dividendes de 15 millions d’euros, dont une bonne partie est revenue à son top management qui détient 40 % du capital.
D'autre part, Mutares mise sur un système de commissions (management fees) qui lui sont remontées par les sociétés qu’il reprend, en échange de divers services. Concrètement, le fonds allemand propose à la direction de l'entreprise fraîchement reprise de faire intervenir des consultants maison afin de soutenir leur redressement. Un déploiement qui donne lieu à facturation.Pour ce qui concerne Lapeyre, Mutares aura la possibilité de récupérer 14 millions d’euros de commissions payées par l’enseigne lors des trois premières années, selon le cabinet Altinea, qui a eu accès au contrat de vente.
«POMPER LE MAXIMUM DE CASH»
Mais ce n’est pas tout. Des représentants du personnel de Lapeyre ont pu discuter avec des anciens collaborateurs du fonds. Et il y a de quoi s'alarmer…
Le délégué syndical CGT Jérôme Brière nous raconte : «les différents témoignages que nous avons pu recueillir nous évoquent un milieu "de requins", où l’on monte les gens les uns contre les autres pour faire capoter l’entreprise de l’intérieur, en faisant porter la responsabilité aux équipes ». « Ces témoins sont unanimes pour dire que Mutares est un fonds vautour, sans intention de restructurer réellement les sociétés qu’il reprend», poursuit le délégué syndical.
Le but de Mutares ? «Pomper le maximum de cash des entreprises en difficulté qui sont reprises et sous forme de commissions pour payer les consultants, et surtout pour pouvoir s’endetter à nouveau, racheter une nouvelle société, et ainsi de suite». Le tout avec un investissement minimum dans la société reprise, et en imposant des restrictions budgétaires strictes.
Ainsi,
«petit à petit, les gens de Mutares réduisent la voilure, en
coupant un certain nombre de branches, en en restructurant d’autres,
afin de jouer la montre, le temps de faire remonter suffisamment
d’argent via les commissions. Puis ils s’en vont laissant souvent
les sociétés reprises sur le carreau».
PERSONNES À ÉLIMINER
Il n'y a qu'à voir les précédents Pixmania, Artmadis ou Grosbill, repris par Mutares, qui ont tous débouché sur des fermetures. Sur ces deux derniers dossiers, des poursuites judiciaires sont d’ailleurs en cours et Mutares concède dans son rapport annuel que « le risque maximum lié à ces poursuites s'élève à environ 34 millions d'euros».
Et en interne, comment les collaborateurs de Mutares procèdent-ils concrètement avec l'entreprise rachetée ? À la lumière des informations collectées, Jérôme Brière explique qu’« ils semblent mettre en place un directeur général sous contrôle, qui n’a pas réellement voix au chapitre en cas de divergence de vues». Dans le même temps, «de jeunes consultants font un état des lieux et remontent les informations, mais au sujet de métiers dont ils n’ont en général pas la connaissance suffisante, du fait de leur faible expérience». États des lieux qui sont un moyen parfait pour Mutares pour identifier par la suite «les personnes à éliminer, recaser, ou conserver, plutôt que d’une véritable stratégie à adopter pour restructurer la société avec succès».
En somme, « Mutares est un liquidateur sans aucune vision stratégique. Ils veulent juste piller le groupe», tranche Jérôme Brière.
GRANDES MANŒUVRES EN COURS
Au siège de Lapeyre, les grandes manœuvres sont en cours. Comme prévu, le fonds allemand a déjà installé «des consultants de Mutares, ou de Porsche Consulting, un cabinet allemand proche de Mutares, sans que l'on ait plus de précisions», explique Christophe Pace, membre du CSE Lapeyre et de la CFE-CGC.
En parallèle, une nouvelle direction a été mise en place par le fonds : l’ancien P.-D.G. François Rollet a été remplacé par Marc Ténart, ex-PDG de Conforama, un poids lourd de la profession. «Ce n’est pas n’importe qui. Sur la partie distribution et négoce, il sait de quoi il parle, c'est réellement son ADN, certes. Mais connaît-il vraiment la partie industrielle, qui est stratégique chez Lapeyre ?», explique Christophe Pace. Marc Ténart ramène avec lui toute une équipe. De l’ancienne direction, il ne reste en fait plus grand monde. Problème, derrière chaque nouveau membre de la direction, «il y a toujours des consultants de Mutares...», s’inquiète Christophe Pace. Pas de quoi pousser à l'optimisme lorsqu’il s’agira d’arbitrer pour de futurs investissements. Aussi bien intentionné et compétent soit-il, Marc Ténart restera sous le joug de son actionnaire.
Ainsi va la vie du capitalisme financier. «Si ça ne va pas pour lui, il s’en ira : des profils comme le sien sont très recherchés. Certes, il sera peut-être trop tard pour les salariés de Lapeyre…», glisse un fin connaisseur du dossier.
BESOIN D'INVESTISSEMENTS
Dans une lettre envoyée aux salariés, Marc Ténart s’est engagé à ne fermer «aucun magasin et site industriel d'ici fin 2022». Mais quid des intentions de Mutares une fois passée cette échéance ?
À Marianne, Mutares assure qu'il souhaite «réussir le redressement de Lapeyre dans la durée». On en saura plus lorsque la stratégie de la nouvelle direction de Lapeyre sera dévoilée en fin d’année 2021. Des bribes ont été données aux syndicats. Là encore, rien de réjouissant : «pour l’instant, on paie les factures des consultants, et on nous dit qu’il va falloir faire des économies. Aussi, afin de faire rentrer de l’argent, la direction voudrait faire passer les points de vente sous le statut de franchise, ce que les salariés de notre pôle distribution ont toujours refusé. L'inquiétude est grande», explique Christophe Pace.
Hélas, pas de trace d’investissement nouveau dans les usines. Or «si l’on n’investit pas dans l'outil industriel, Lapeyre n’arrivera probablement pas à redevenir compétitif », estime-t-il. «Il faut dire la vérité aux salariés qui ne sont pas toujours conscients du danger : quand on prend Mutares pour gérer une entreprise, vu les exemples que l'on a, on s'attend à un plan social lourd de conséquences», conclut Christophe Pace, qui «s'inquiète aussi pour les clients de Lapeyre ».
SAINT-GOBAIN SUR LE GRIL
Mais pourquoi diable Saint-Gobain a-t-il sélectionné Mutares comme repreneur ?
«En raison de sa large expérience en redressement ainsi que ses capacités financières, mais aussi et surtout pour son engagement dans le projet, sa compréhension des enjeux et défis à relever », nous expliquait l’entreprise du CAC 40 en mai dernier.
Et en demandant l'aval du tribunal de commerce, le groupe ne veut-il pas se protéger juridiquement dans le cas où Mutares enverrait l’entreprise Lapeyre à la casse ? Non, répond le géant du BTP qui jure que son objectif est «de donner de la sécurité à Lapeyre. C’est une démarche facultative de validation extérieure qui permet d'assurer que le processus s'est passé de façon structurée et que les intérêts de la société sont bien défendus. L’homologation permettant la mise en place de la fiducie », dans laquelle sera versée la dot de 243 millions d’euros afin que cette trésorerie ne soit «pas versée directement à l’acquéreur ».
BERCY AVERTIT
Et le gouvernement dans tout cela ? Lui qui se targue de vouloir redonner à la France sa «souveraineté économique » n’a pour l’instant pas bougé le petit doigt concernant cette procédure de gré à gré entre opérateurs privés. Mais plus le temps passe, plus l’identité du repreneur inquiète à Bercy, notamment concernant «les répercussions potentielles sur les territoires» en cas de plans sociaux.
Qui plus est en pleine échéance électorale. «S’ils commencent à fermer des sites, ils devront négocier des PSE [Plan de sauvegarde de l'emploi]. Dès lors, les services du ministère du Travail regarderont le dossier de très près », nous indique une source ministérielle en guise d’avertissement. En espérant qu’il ne sera pas trop tard pour les salariés de Lapeyre…
Marianne
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vendredi 1 octobre 2021
lundi 27 septembre 2021
Distribution : Chausson Matériaux revend Panofrance au groupe Saint-Gobain
Le deuxième distributeur français de matériaux de construction cède 28 magasins de panneaux de bois Panofrance au distributeur DMBP, filiale de Saint-Gobain. Il les avait acquis en rachetant le groupe Bois et Matériaux en janvier. Mais il estime ne pas avoir la taille critique ni la logistique suffisante pour s'imposer dans ce nouveau métier pour lui.
Neuf mois après avoir racheté Bois et Matériaux (133 magasins Réseau Pro et Panofrance) au fonds américain OpenGate Capital, le groupe toulousain Chausson Matériaux cède 28 des 31 agences Panofrance à DMBP, filiale de Saint-Gobain Distribution Bâtiment France. Panofrance vend des panneaux en bois (stratifié, aggloméré, plein, etc.) et des placages d'habillage aux menuisiers. Il a réalisé un chiffre d'affaires de 163 millions d'euros en 2020 dans 31 agences en France et emploie 600 salariés, qui sont repris par DMBP (Distribution Matériaux Bois Panneaux).
L'Autorité de la concurrence vient d'autoriser le rachat sous réserve que DMBP vende le magasin Dispano de Lons (Pyrénées-Atlantiques). Chausson Matériaux garde les trois Panofrance de Metz, Nancy et Marseille pour les intégrer à son enseigne. Le groupe toulousain affirme ne pas céder Panofrance pour alléger la facture de l'acquisition de Bois et Matériaux. « Nous ne sommes pas endettés », affirme son président Pierre-Georges Chausson, qui a levé 75 millions d'euros fin 2020 pour faire des acquisitions. « Mais la distribution de panneaux de bois aux menuisiers est un nouveau métier pour nous et dans ce secteur, nous n'avons ni la taille critique ni la logistique dans toute la France pour le faire bien. »
Ventes en hausse de 16%
Le groupe préfère se concentrer sur l'intégration du distributeur Réseau Pro racheté en janvier. Celui-ci compte 102 magasins de matériaux localisés dans la moitié nord de la France pour un chiffre d'affaires de 420 millions d'euros en 2020. Cette acquisition a permis au groupe toulousain de s'implanter au nord de la Loire et de devenir le deuxième distributeur de matériaux de construction en France derrière Saint-Gobain. Il a plus de 450 points de vente et 34 usines de béton, charpentes, ossatures de plaques de plâtre, etc.
Avant le rachat, DMBP comptait 46 agences sous les enseignes Dispano, CBC, Fabre & Lebeau et CIBM, alimentées par 8 plateformes. Avec l'acquisition de son concurrent Panofrance, il augmentera de près de moitié son chiffre d'affaires (380 millions en 2020). Saint-Gobain conforte ainsi sa position de premier distributeur de panneaux de bois.
Cette concentration de la distribution intervient alors que le marché des matériaux de construction est en forte croissance. Chausson Matériaux a augmenté son chiffre d'affaires, à structure comparable, de 16 % au premier semestre 2021 par rapport à la même période de 2019 (avant le Covid). Après l'acquisition de Réseau Pro et la cession de Panofrance, il atteindra 1,5 milliard d'euros en année pleine contre 940 millions en 2020, avec 5.200 salariés.
Les échos
mardi 21 septembre 2021
vendredi 17 septembre 2021
mardi 7 septembre 2021
LAPEYRE Y'EN AURA PLUS !
L'ETAT NE DOIT PAS AIDER SAINT-GOBAIN A SE DEBARRASSER DE LAPEYRE A MOINDRE FRAIS !
MISE A MORT D’UN GROUPE CENTENAIRE AVEC LA COMPLICITE D’EMMANUEL MACRON !
4200 FAMILLES MENACEES !
Après avoir volé 80 M€ de participation aux salariés du groupe LAPEYRE, mis en danger leurs emplois par des décisions stratégiques absurdes qui ont détruit plus de 700 M€ de cash pour les actionnaires, SAINT-GOBAIN a choisi de céder LAPEYRE à MUTARES pour avoir la certitude d’éliminer un concurrent et entend s’exonérer des conséquences de la future liquidation en obtenant l’homologation du Tribunal de Commerce.
Pour comprendre toute l’histoire, nous vous invitons à lire le témoignage édifiant de Michel – salarié indigné du groupe LAPEYRE.
En tant que libéral, Emmanuel Macron ne souhaite pas intervenir dans la cession du groupe LAPEYRE à MUTARES bien que la réputation de MUTARES ne soit plus à faire. MUTARES a déjà à son actif les liquidations de PIXMANIA, GROSBILL et ARTMADIS. SAINT-GOBAIN laisse à MUTARES 243 M€ en caisse pour faire le sale travail. A peine en place, MUTARES vient déjà de mettre en vente les murs de plusieurs magasins et de déployer ses équipes de consultants qui vont piller rapidement les caisses du groupe, comme cela a déjà été le cas dans les autres entreprises reprises par MUTARES.
Tous les comités sociaux économiques du groupe LAPEYRE représentant l’intégralité des 3 400 salariés ont voté contre la reprise par MUTARES. Les rapports d’expertise soulignent que le projet de MUTARES comporte un « risque de redressement judiciaire généralisé quasi certain » et précisent que les autres offres sont plus sérieuses économiquement, mieux-disantes socialement et quasi équivalentes financièrement pour SAINT-GOBAIN mais Emmanuel Macron laisse SAINT-GOBAIN détruire les emplois alors qu’il existe des alternatives sérieuses.
Et, il va même plus loin.
L’homologation du Tribunal de Commerce n’est pas obligatoire. SAINT-GOBAIN peut vendre à MUTARES sans homologation. Le seul intérêt de l’homologation est de décourager une éventuelle mise en cause ultérieure de la responsabilité de SAINT-GOBAIN par les salariés ou les entités publiques et donc de faire économiser à SAINT-GOBAIN le coût de la liquidation future, plus de 200 M€ qui resteront à la charge de l’Etat et des territoires selon les experts.
En tant que libéral, on assume les conséquences de ses choix. On ne recherche pas la protection du Tribunal et de l'Etat. Cette position devrait être défendue sans ambiguïté par la Présidence et le Gouvernement.
En tant que garant des intérêts de la collectivité et des deniers de l’Etat, la Présidence et le Gouvernement devraient intervenir via le Ministère Public sur un processus d’homologation qui déresponsabilise SAINT-GOBAIN et fait courir un risque financier conséquent aux deniers de l'Etat et des contribuables.
Si SAINT-GOBAIN croît dans le projet de MUTARES, il n'a pas besoin de la protection du Tribunal de Commerce pour se déresponsabiliser des conséquences d’une future liquidation.
Dans ce contexte, plusieurs comités sociaux économiques et la communauté d’agglomération de l’Ouest Rhodanien se sont portés tierce opposition pour demander au Tribunal de Commerce d’annuler l’homologation donnée à SAINT-GOBAIN.
Ils sont soutenus par plusieurs députés, de gauche comme de droite. Aucun ne comprend la logique du gouvernement.
SOUTENEZ LE RETRAIT DE L’HOMOLOGATION !
SAINT-GOBAIN DOIT ASSUMER SEUL LES CONSEQUENCES DE SES DECISIONS !
L’ETAT N’A PAS A AIDER LES GROUPES DU CAC 40 A LIQUIDER A MOINDRE FRAIS LEURS FILIALES DEFICITAIRES !
dimanche 5 septembre 2021
Point.P renforce sa présence en Normandie
Point.P est entré en négociations exclusives auprès du groupe BME en vue de l’acquisition de la société Raboni Normandie, un distributeur multi-spécialiste de matériaux de construction.